Avant-propos
Avant toute chose, il convient de préciser que cet article n’a pas pour objectif d’attaquer ou de dénigrer les études scientifiques traitant des causes du réchauffement climatique. Synthèse d’un rapport produit par le collectif associatif et coordonné par Mickael Grégoire et Thomas Martin – respectivement ingénieur et concepteur paysagiste – ce billet de blog s’inscrit dans une logique d’ouverture à propos de la question du climat et de son dérèglement.
Des certitudes scientifiques remises en doute
Si l’on se fie à l’avis scientifique général en matière de changement climatique, la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, etc.) en serait la première cause, étant à l’origine d’environ 70 % de la hausse du taux de CO² dans l’atmosphère. Arrivent ensuite la déforestation et le changement d’usage des sols qui sont quant à eux crédités – dans les grandes lignes – des 30 % restants. Suite aux études menées par leurs soins, et en collaboration avec des experts de la biodiversité, l’association « Les Semouraïs » arrive à la conclusion qu’il faudrait – a minima – inverser ces chiffres.
En effet, contrairement aux énergies fossiles qui constituent bien souvent le cœur des débats sur la question du réchauffement climatique, le cas de la capacité de stockage en carbone des forêts et des sols n’a que très rarement été évoqué. C’est à travers cette approche plus ou moins inédite (vous le verrez par la suite) que repose l’analyse proposée par le collectif basé à Marseille.
Écosystèmes terrestres : un potentiel sous-exploité ?
Par écosystèmes terrestres, on entend sommairement l’ensemble des éléments qui composent le paysage naturel, à savoir les forêts, les prairies ou encore les sols. Au sein de leur rapport, « Les Semouraïs » affirment que la capacité de séquestration des écosystèmes terrestres est bien supérieure à celle qu’on lui prête actuellement.
De nombreux éléments vont dans ce sens, et notamment la faculté d’un arbre à absorber et stocker une quantité toujours plus importante de carbone tout au long de sa vie. C’est en tout cas ce qu’assurent des chercheurs de l’Oregon dans une étude où l’on apprend que plus un arbre est vieux (et donc plus imposant), plus il est en mesure de stocker une quantité massive de carbone. Plus étonnant encore, cette capacité de stockage augmente de manière exponentielle au fil du temps et à titre d’exemple, on apprend qu’un hêtre de 200 ans peut emmagasiner 13 fois plus de carbone qu’un congénère d’une cinquantaine d’années. Contrairement à nous qui avons tendance à nous ratatiner avec l’âge, les arbres deviennent toujours plus forts et vigoureux !
Par ailleurs, la prise de conscience de l’impact de la déforestation sur le climat ne date pas d’hier. Saviez-vous qu’un savant français du nom d’Antoine César Becquerel avait d’ores et déjà pointé les conséquences désastreuses de la destruction des forêts sur l’environnement dans un essai intitulé « Mémoire sur les arbres et leur influence climaturique », et ce, dès 1863 ? Pour faire simple, c’est l’ensemble des écosystèmes terrestres qui est impacté par la déforestation. Les marais, ruisseaux et autres étangs disparaissent à leur tour et, par effet de ricochet, ce sont les champs et les sols qui en pâtissent. Comment alors restituer ce cycle vertueux ?
De la nécessité de se faire entendre
Si l’on se fie à un rapport récent de l’ONU, ce sont pas moins de 100 millions d’hectares de forêts qui ont disparu lors des 20 dernières années. Ajouté à cela une détérioration grandissante des sols en raison d’une exploitation agricole intensive et vous comprenez un peu plus le pourquoi du comment de ce phénomène de réchauffement climatique. À travers son étude sur le rôle déterminant des écosystèmes terrestres dans la lutte face au dérèglement climatique, l’association « Les Semouraïs » tire la sonnette d’alarme sur la nécessité de considérer une approche nouvelle quant aux moyens à déployer pour lutter efficacement et durablement face à cette problématique mondiale.
À travers ce billet de blog, le groupe PBH tient à mettre en lumière le travail d’un collectif engagé avec lequel il partage des valeurs communes. À notre échelle, nous avons tous la possibilité – et la responsabilité – d’agir. En partageant cette étude, nous sommes fiers de contribuer à la diffusion d’un point de vue différent qui amène à la réflexion sur la manière d’aborder notre rapport à l’environnement.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur l’association « Les Semouraïs » ? Alors, n’hésitez pas à consulter leur site web et à découvrir les actions que le collectif mène au quotidien.