Dans le choix d’un revêtement anilox adapté aux exigences d’impression actuelles, trois critères sont essentiels : durabilité, précision et performance. Face à ces enjeux, deux technologies suscitent un intérêt sur le marché : le cylindre ou manchon anilox en tungstène et l’anilox en céramique. Mais quels sont les avantages de ces solutions et pourquoi séduisent-elles de plus en plus les professionnels de l’industrie graphique ?

Pendant de nombreuses années, les rouleaux anilox chromés étaient la référence dans l’impression. Issus de la technologie hélio, ces cylindres/manchons représentaient la solution principale pour les fabricants au moment de l’arrivée de la technologie flexo. Ces rouleaux étaient utilisés avec des systèmes d’encrage à chambre à racles ou avec des rouleaux en caoutchouc barbotés. Cependant, au fil des ans, de nombreuses améliorations et innovations ont ouvert de nouvelles perspectives. Parmi ces innovations, les rouleaux anilox en céramique gravés au laser ont marqué un tournant. Leur durabilité, plus de vingt fois supérieure à celle des rouleaux chromés, en fait une alternative nettement plus performante.

Qu’est-ce qu’un anilox céramique ?

Un anilox céramique est un cylindre ou manchon doté d’un revêtement en céramique sur lequel sont gravées au laser des cellules microscopiques appelées « microalvéoles », destinées à doser et transférer l’encre de manière précise et homogène. La céramique est un matériau dur et résistant à l’usure, offre une excellente stabilité dimensionnelle et une durabilité pour les applications d’impression flexographique. La durée d’utilisation des cylindres céramiques dépasse celle des cylindres chromés. Grâce aux torches plasma, usuellement utilisées par les fabricants, la couche de céramique est déposée sur le cylindre ou le manchon, puis la rectifieuse vient polir cette nouvelle couche. Les lasers de dernière génération viennent ensuite graver les alvéoles dans la céramique. Parmi les caractéristiques marquantes de la céramique utilisée par SIMEC, on trouve :

• Enduction par pulvérisation « à froid » : contrairement à la torche plasma, ce processus par pulvérisation ultrasonique de la poudre céramique permet d’apporter : hydrofuge, adoucissant, ignifuge, antibactérien et possibilité d’appliquer des microcapsules. Cette méthode d’application propre à SIMEC accroît énormément la densité de la céramique pour la rendre moins poreuse et est considérée en standard comme anti-rayure !

• Pureté et dureté exceptionnelles : le revêtement céramique utilisé par SIMEC est composé de plus de 99% d’oxyde de chrome. Certainement la céramique la plus pure du marché.
• Durée de vie prolongée : la dureté de la céramique permet aux cylindres anilox de résister à la corrosion chimique, aux encres et aux solvants abrasifs, ainsi qu’au frottement mécanique. Ils conservent ainsi leurs bonnes performances sur le long terme, même dans des conditions de production difficiles.
• Excellente nettoyabilité : la céramique, en raison de sa structure dense et de sa faible porosité, favorise un meilleur nettoyage des cylindres, réduisant ainsi le temps et les coûts associés à la maintenance.
• Une gravure avec des ponts précis et parfaitement finis : voici en image les détails du niveau de finition d’une gravure de céramique chez SIMEC

C’est dans cette logique que SIMEC propose l’anilox céramique Starlox. Une solution haut de gamme pensée pour répondre aux besoins diversifiés de plusieurs secteurs industriels tels que l’emballage flexible, l’étiquetage et l’impression sur sacs et sachets. Starlox assure une qualité d’impression constante, tout en s’adaptant aux contraintes techniques des lignes de production.

Bien que la céramique reste aujourd’hui une référence dans l’impression grâce à sa précision et sa durée de vie prolongée, de nouvelles technologies viennent repousser ses limites. Le tungstène, en particulier, s’impose comme une solution qui vient améliorer les caractéristiques intrinsèques de la céramique, tout en répondant aux exigences les plus avancées de la production moderne.

Qu’est-ce qu’un cylindre/manchon anilox en tungstène ?

Un manchon anilox en tungstène est un cylindre recouvert d’une couche de carbure de tungstène. Le carbure de tungstène est un matériau extrêmement dur et résistant à l’usure, ce qui en fait un choix idéal pour des applications où la durabilité et la précision sont cruciales. Dans un manchon anilox, le tungstène est utilisé pour la surface de transfert de l’encre.

La technologie Caboll cylindre et manchons anilox en tungstène

CABOLL est une technologie de revêtement développée par le groupe SIMEC, apportant des avantages significatifs aux industriels en termes de performances, de durabilité et de réduction des coûts d’entretien. Ce revêtement se distingue principalement par sa capacité à améliorer la durée de vie des cylindres, tout en offrant des solutions écoresponsables, et une réduction des coûts opérationnels.

Les revêtements CABOLL permettent une réduction substantielle des cycles de nettoyage des cylindres grâce à sa non porosité. À titre d’exemple, de nombreux clients peuvent laisser ce type d’anilox plusieurs mois sur une machine sans nettoyage off-line. L’utilisation seule, d’un système de nettoyage en place, tel que le TurboClean de W&H suffit pour que l’anilox soit parfaitement propre. Ces caractéristiques sont particulièrement bénéfiques dans les secteurs où les presses sont constamment sollicitées.

Le revêtement CABOLL Print, par exemple, est idéal pour le secteur de l’emballage, notamment dans l’impression et l’enduction. Il présente des avantages techniques notables tels que :

• Une durée de vie doublée : le revêtement CABOLL possède une densité encore plus élevée que la céramique. Il est très résistant à l’usure mécanique, aux chocs, aux rayures, aux produits chimiques et permet de doubler la durée de vie des anilox par rapport aux solutions classiques.
• Extrême précision de gravure : sa surface homogène, stable et très dense permet de réaliser des gravures laser de très haute résolution, assurant une précision extrême pour les trames fines et les impressions complexes (500 lignes, voire plus).
• Une porosité proche de zéro : CABOLL se distingue par une porosité quasi inexistante. Grâce à cette particularité, CABOLL permet :
  • Une augmentation du ratio de transfert d’encre jusqu’à 30% supérieure :  grâce à son coefficient de libération élevé, CABOLL permet une augmentation mesurable jusqu’à 30 % du volume transféré par rapport aux revêtements traditionnels. Cet aspect pourra notamment avoir un intérêt particulier lors de la recherche de forte opacité du dépôt d’encre (blanc ou certains à-plats).
  • Une réduction drastique des cycles de nettoyage : la surface du CABOLL, grâce aux propriétés mécaniques qui viennent d’être décrites, améliore donc la nettoyabilité de ses alvéoles. Celles-ci retenant moins d’encres et leur surface étant non poreuse, le nettoyage donc encore plus facile comparé aux céramiques traditionnelles.

CABOLL propose également des versions adaptées à différents types d’applications, hors gravure et anilox. Le CABOLL MIRR pour les cylindres lisses, ou encore le CABOLL ANTI STICK, un revêtement anti-adhésif, sont parfaits pour les applications nécessitant une résistance à l’abrasion et un excellent comportement dans les irrégularités de la surface. Ils s’intègrent également dans le processus et la volonté de l’Union Européenne, de vouloir interdire les solutions chromées. Des débouchés dans l’extrusion, la lamination, l’héliogravure… sont donc également en croissance.

Comment choisir entre la céramique ou le tungstène ?

Avec l’émergence de nouvelles technologies de revêtement comme le tungstène, les professionnels de l’impression disposent désormais d’une alternative sérieuse à la céramique, ouvrant la voie à de nouvelles approches selon les besoins spécifiques des applications.

Emballage flexible et étiquettes & label, impression à haute définition

Notre recommandation : l’anilox en céramique et le tungstène

Pour l’impression sur des films souples, comme les sachets plastiques, la céramique permet une gravure très fine, idéale pour reproduire des trames complexes, des dégradés subtils ou des textes de petite taille. Sa faible porosité suffit à garantir un transfert d’encre uniforme, sans surcharge ni microgouttelettes. En revanche, sur certaines recherches d’amélioration de performance, le tungstène sera la solution. En effet, pour une trame extrêmement fine sur la Quadri, ou encore pour la recherche d’un meilleur tendu et d’une plus haute opacité d’encrage sur un à-plat, le carbure de tungstène est à considérer.

Impression sur kraft, carton ondulé, sacs papier ou supports rugueux

Notre recommandation : le tungstène et la céramique

Pour des supports plus rugueux comme le kraft ou le carton, les besoins changent : il faut un transfert d’encre plus important pour couvrir la surface, avec un matériau absorbant et abrasif. Le tungstène (notamment via la technologie CABOLL) s’impose ici grâce à sa très haute densité et à sa capacité à transférer jusqu’à 30 % d’encre en plus, par rapport à un anilox céramique. La céramique reste usuellement la référence, elle apporte satisfaction et est plus abordable. Cependant, les gains en coûts opérationnels (durée de vie, nettoyage) devraient amener les acteurs du marché à y réfléchir. Les encres à l’eau de ce secteur, particulièrement encrassantes, plaident également pour aller vers une solution tungstène à l’avenir.

Lignes de production à cadence élevée et nettoyage réduit

Notre recommandation : le tungstène

Sur des presses très sollicitées ou automatisées, comme celles utilisées en impression continue ou en grande série, la priorité est souvent la réduction des arrêts machine. Grâce à sa structure non poreuse et à sa capacité à rester propre plus longtemps avec un simple rinçage, le tungstène permet de repousser les cycles de nettoyage. Il encaissera également mieux toutes les contraintes mécaniques.

Longtemps dominant, le revêtement céramique reste une solution de référence pour les impressions à haute précision. Cependant, avec l’arrivée du tungstène, notamment à travers la technologie CABOLL, une nouvelle génération d’anilox s’impose sur le marché. Grâce à sa durabilité exceptionnelle, à son transfert d’encre optimisé et à sa réduction des cycles de nettoyage, le tungstène répond parfaitement aux besoins des lignes de production modernes, automatisées et intensives. De plus, il s’intègre déjà dans l’amélioration des performances de certains points clés du processus d’impression, par exemple, la recherche d’opacité ou de linéatures extrêmement précises. Il représente aujourd’hui bien plus qu’une alternative : c’est une évolution technologique majeure et une réponse concrète aux enjeux de performance, de rentabilité et de durabilité. Le tungstène s’affirme comme l’avenir du revêtement anilox dans l’industrie de l’impression.